top of page

Rencontre avec Haytham Benbrahim

Dernière mise à jour : 30 nov. 2018

Par curiosité et pour mieux comprendre l’engagement des membres d’Enfance et Scolarité Sans Frontières (ESC SF), nous avons décidé d’interroger le président de l’association.




Quelles étaient à l’origine tes motivations à rejoindre l’association?

En arrivant à Néoma BS, je voulais m’investir dans des projets qui me tiennent à cœur. En l’occurrence, je voulais me réinvestir dans l’art mais aussi me consacrer à un projet qui ait du sens et qui s’inscrive dans une démarche solidaire. On m’avait beaucoup parlé d’ESC SF et je trouvais le projet vraiment beau et intéressant. C’est donc pour toutes ces raisons et pour des raisons plus personnelles (comme le fait que l’éducation et l’enfance me touchent) que je m’y suis engagé.

D’où te vient cette envie d’aider et d’être solidaire ?

Je pense avoir grandi dans une famille qui accorde beaucoup d’importance à l’éducation, au respect et don de soi. J’imagine que c’est inscrit dans ma culture. On pourrait alors dire que c’est un peu une disposition naturelle mais également une sorte de prise de conscience.


Une fois membre de l’association, Haytham a choisi d’intégrer le projet Cambodge. Celui-ci fonctionne depuis 2002 en partenariat avec l’ONG Enfants d’Asie. La mission consiste, entre autres, à rejoindre le centre pour étudiants de Phnom-Phen et à promouvoir l’éducation en offrant des cours particuliers et activités ludiques aux jeunes. Sur place, ils oeuvrent également à répondre aux besoins matériels du centre. L’objectif étant d’améliorer les conditions de vie actuelles et futures des étudiants.


En quoi a consisté en amont la préparation de la mission ?

Nous avons eu quelques réunions informatives avec Enfants d’Asie qui a réellement mis l’accent sur le respect de la culture khmère et l’abandon d’un quelconque ethnocentrisme occidental. Nous avons eu un point sur ce qu’il fallait et ne ce qu’il ne fallait pas faire culturellement. Nous avons bénéficié également d’une explication de ce que voulait dire une mission de développement comparé à de l’humanitaire d’urgence.



Et parce que l’engagement dans une mission humanitaire ne laisse jamais indifférent, nous nous sommes intéressés à la manière dont la mission a pu intimement impacter Haytham et ses représentations.


Quels étaient les préjugés que tu pouvais avoir sur le Cambodge avant de t’y rendre ?

Je pense que c’était essentiellement une appréhension au niveau sanitaire. Autrement je n’avais pas de préjugé visant les Cambodgiens eux-mêmes.


Tes représentations du Cambodge étaient-elles différentes en rentrant en France ?

Je ne sais pas si elles sont différentes mais elles sont plus personnelles. Je voyais le Cambodge comme un pays riche autant culturellement que visuellement, mais à présent les paysages que j’ai vu ont une signification très personnelle pour moi et sont rattachés à des souvenirs inoubliables.


Quel impact la mission humanitaire a eu sur la manière dont tu te représentes la vie ?

Je pense que cette question est extrêmement complexe. L’impact se vit et se voit tous les jours. En premier lieu, la mission m’a réellement appris énormément sur moi et m’a permis d’acquérir en maturité. Quand on a 21 ans et qu’on se lance dans ce genre de projets, on n’a pas conscience de ce qu’on va vivre. Globalement, c’est un moyen de se rendre compte de ce qui nous passionne réellement et des raisons pour lesquelles on pourrait se lever le matin. Finalement, j’ai surtout envie de se me relancer dans une mission de nouveau.


Comment as-tu ressenti ton retour en France ?

Je me suis senti un peu détaché. Concrètement, en école de commerce on se situe dans une bulle et en revenant de mission on a le sentiment de ne plus du tout y appartenir. Personnellement, ça ne me gêne pas. Je ne me suis jamais entièrement impliqué dans celle-ci mais depuis, je me sens en décalage par rapport aux autres. De plus, je dois faire le « deuil » de ce qu’on a vécu. On tourne en fait une grosse page de notre vie (deux mois ce n’est pas rien) et ça prend du temps, voire même il faut se donner le temps d’aller mal au début, de se refaire à nos conditions de vie sans pour autant constamment comparer ce qu’on a vécu avec ce qu’on vit aujourd’hui et remettre totalement en cause la société dans laquelle on vit.


Qu’est-ce qui t’as le plus surpris et marqué au Cambodge?

Ce qui m’a le plus marqué c’est la bonté et la générosité des gens, c’est réellement exceptionnel et touchant. Pour ce qui est de ce qui m’a le plus surpris (et appris), c’est la capacité exceptionnelle qu’ont les Cambodgiens à s’adapter sans se laisser atteindre par les soucis du quotidien.


As-tu une anecdote drôle ou de galère à raconter ?

Je conseille très fortement aux personnes se plaignant de la circulation là où ils habitent d’aller faire un tour à Phnom Penh où les tuktuks arrivent à se frayer un chemin dans le chaos (parfois à contre-sens)…



Avant de conclure cette rencontre, nous avions envie de nous interroger sur le rôle qu’avait Haytham au sein de l’association…


Qu'est-ce qui t'a motivé à reprendre la Présidence de l'association ?

Le projet tout simplement. Après m’être investi pendant plus de six mois, je me suis dit que je pouvais faire plus (ou du moins essayer) et pour moi cela passait par le fait de reprendre la présidence.


En quoi consiste ton travail en tant que Président ?

Pour faire simple c’est de la gestion de projets, de la gestion d’équipe et beaucoup de discussion avec les partenaires, de préparation en amont, de travail d’équipe avec le reste du bureau. Ça peut paraître flou mais cela regroupe tout ce qui est communication, démarchage et évènementiel.




153 vues
bottom of page